Clôture du mois de la Femme : Madame Ndombe Sita appelle à l’alphabétisation des femmes pour une bonne pénétration d’internet et du digital (Allocution)

La plateforme politique que dirige l’honorable député national Henriette Wamu, l’Alliance pour la Réforme de la République (A.2.R), a clôturé le jeudi 13 Avril le mois de la femme à Kinshasa. Placée sous le thème : « la femme congolaise à l’heure du numérique et de son autonomisation », cette cérémonie haute en couleur a eu lieu dans la salle de conférence de l’hôtel Africana, dans la commune de Lingwala à Kinshasa.
Présente à cette cérémonie, Madame Ndombe Sita, vice-présidente de l’A2R, jua pris la parole pour faire un plaidoyer en faveur de l’éducation de toutes les femmes Congolaises, plus particulièrement celles qui, entreprenant dans l’informel, tiennent les foyers et ont besoin de la numérisation pour booster leurs activités.
« L’autonomisation de la femme congolaise est possible avec la digitalisation de tout ce qu’elle entreprend afin d’entrer pleinement dans l’économie numérique et ce qui pourrait également aider à la formalisation de l’économie informelle qu’elle contrôle et permettrais l’accès au crédit au niveau des différentes banques. Il faut donc que le gouvernement agisse pour atténuer sensiblement les difficultés qui s’élèvent devant la femme et l’empêchent d’accéder dans le monde du numérique. Il s’agit de : l’analphabétisme, la pauvreté, l’accès à l’électricité et à l’éducation », a déclaré Madame Ndombe Sita au cours de cette cérémonie.
Ancienne ministre de l’économie sous la IIème République et député honoraire, Madame Ndombe Sita a profité de l’occasion pour salué l’initiative du Chef de l’État Félix Tshisekedi de mettre en œuvre la gratuité de l’enseignement de base et la création du ministère du numérique.
Ci-dessous, l’intégralité du discours de Madame Ndombe Sita.
Alain St. Bwembia

Allocution de Madame Ndombe Sita à l’occasion de la clôture du mois de la femme 2023.
Mesdames et Messieurs, distingués invités à vos titres et qualités respectifs,
Nous clôturons en ce jour, dans notre plateforme politique, le mois dédié à la défense des droits de la femme. Chaque année notre pays, la République Démocratique du Congo, joint sa voix à celle d’autres nations pour perpétuer le combat et améliorer la condition de la femme congolaise et de toutes les nations.
En ce jour solennel pour notre plateforme politique A2R, je voudrais que nous levions nos voix, dans un silence assourdissant en mémoire et en soutien aux milliers si pas millions de femmes violées, battues, assassinées lâchement par les forces négatives et étrangères qui endeuillent et agressent la partie orientale de notre pays.
Ce qu’endure nos mères, nos sœurs et nos filles à l’Est, est insupportable, innommable. C’est pourquoi en ce jour, je lance un vibrant appel à toutes les femmes de l’humanité et les hommes genrés à œuvrer sans relâche pour la restauration de la paix à l’Est de la République Démocratique du Congo.

Au Président de la République, Felix-Antoine Tshisekedi, Autorité Morale de l’Union Sacrée à laquelle nous appartenons, et au gouvernement Sama Lukonde II, de faire de la restauration de la paix dans l’Ituri et les régions du Kivu la priorité des priorités. Nous profitons de cette même occasion pour réitérer, au Président de la République, Chef de l’État, le soutien inconditionnel des filles et femmes de l’A2R de toute l’étendue de la République Démocratique du Congo.
Mesdames, Messieurs, distingués invités à vos titres et qualités respectifs,
Que dire de la situation de la femme Congolaise aujourd’hui ? En effet, elle est électrice et éligible depuis 1967, elle est universitaire, technicienne, secrétaire, député, sénatrice, elle est cadre dans les administrations publiques et privées, Directeur Générale. C’est elle qui occupe une place de choix dans l’économie informelle, dans l’agriculture et l’élevage. Bref, on la retrouve dans tous les secteurs de la vie nationale. La femme Congolaise est devenue un agent incontournable du développement de notre pays.
Malheureusement, malgré son importance numérique, elle est sous représentée dans tous les domaines, malgré toute une batterie de lois nationales, régionales et internationales. Sa représentation paritaire ne dépasse pas 30%. Cette insuffisance est due au fait :
– Du manque d’éducation et d’instruction ;
– De sa non-participation formelle à la vie économique ;
– La pauvreté à laquelle elle fait face
– À sa non-participation à certaines reformes culturelles
– À sa non alphabétisation
L’avènement des premiers ordinateurs et un peu plus tard de l’internet ont révolutionné, sérieusement, le monde de l’information, de la communication, mais aussi nos cultures sociales comme rien auparavant. L’invention du téléphone, aujourd’hui avec le smartphone (ndlr entendez par là le téléphone intelligent : avec nos Androids et iPhone), la Radio, le télégraphe et de l’ordinateur, nous a ouvert la voie à l’intégration sans précédent dans un univers des nouvelles technologies de l’information et de la communication.

La célébration du mois des droits de la femme de cette année, met un accent particulier sur ces Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication qui envahissent aujourd’hui notre quotidien. Y’a rien que nous poussions entreprendre, dire et faire qui se passe des multiples aides et possibilités que nous offre la digitalisation technologique.
Ainsi, les Nations Unies et ONU Femmes, pour cette année, nous a poussé à réfléchir » pour un monde digital inclusif : innovation et technologies pour l’égalité des sexes », car malgré le chemin parcouru pour la lutte pour les droits des femmes, 37% des femmes n’utilisent pas internet. Nous sommes sans ignorer, que la gent féminine constitue un peu plus de la moitié de l’humanité. L’écart technologique reste en défaveur de la femme ; et cela est encore grave dans notre pays, la République Démocratique du Congo pour des multiples raisons que nous avons énuméré précédemment.
Mesdames et Messieurs, distingués invités à vos titres et qualités respectifs,

Aujourd’hui, la digitalisation de la vie, offre à la femme plusieurs opportunités pour son autonomisation. Sur le plan de l’apprentissage, nous avons aujourd’hui la possibilité d’acquérir certaines compétences à travers des formations en ligne. Nous pouvons donc nous former et former les autres. Le numérique nous ouvre le monde du travail à distance (télétravail).
L’autonomisation de la femme congolaise est possible avec la digitalisation de tout ce qu’elle entreprend afin d’entrer pleinement dans l’économie numérique et ce qui pourrait également aider à la formalisation de l’économie informelle qu’elle contrôle et permettrais l’accès au crédit au niveau des différentes banques.
Il faut donc que le gouvernement agisse pour atténuer sensiblement les difficultés qui s’élèvent devant la femme et l’empêchent d’accéder dans le monde du numérique. Il s’agit de : l’analphabétisme, la pauvreté, l’accès à l’électricité et à l’éducation.

Permettez-moi à cette occasion, de saluer, l’initiative combien louable du Chef de l’État Félix-Antoine Tshisekedi, de matérialiser la gratuité de l’enseignement de base, inscrite dans notre Constitution. J’en appelle ainsi aux parents où qu’ils se trouvent, d’envoyer d’avantage leurs filles à l’école.
S’il est dit que l’illettrisme de ce 21ème siècle est le manque de connaissance et de manipulation des outils et objets de NTIC (ordinateur, smartphone, smart TV, …), d’ici 2050, les emplois seront liés aux domaines scientifiques et technologiques. L’autonomisation de nos filles congolaises dépend désormais de leur niveau d’intégration et de pénétration des outils du NTIC dans l’air de l’économie numérique. Ainsi, nous invitons le gouvernement congolais qu’au delà de la gratuité de l’enseignement qu’il a lancée depuis 2019, d’équiper nos écoles des outils informatiques et d’un accès à l’internet.
Déjà en 2016, lors du forum économique de Davos, l’heure était à la quatrième révolution industrielle. Les grands décideurs du monde parlaient déjà de l’économie numérique. Aujourd’hui nous ne pouvons que constater la progression rapide des possibilités que nous offre l’Internet et les objets connectés dans l’entrepreneuriat, le monde du travail et social.
Pour saisir et exploiter les différentes opportunités que nous offre la digitalisation afin d’autonomiser la femme et la jeune fille Congolaise, il nous faut changer d’État d’esprit et développer des nouvelles compétences.
J’invite par conséquent, la Congolaise à se former pour exploiter à bon escient les différents réseaux sociaux. Que l’achat d’un smartphone qu’elle effectue et des mégas pour se connecter à internet soit un investissement qu’elle fait pour produire et soutenir ce qu’elle entreprend.
Nous saluons la jeune fille qui aujourd’hui gagne de plus en plus son autonomie avec la vente en ligne des produits tels que : les habits, le parfum, les chaussures et différents objets de la mode et maroquinerie, les mèches et différents tissages de cheveux pour femme et j’en passe. Ce sont là des initiatives à encadrer et encourager.
Aujourd’hui, de plus en plus de femmes organisent et entretiennent leurs affaires et leurs clientèles grâce aux réseaux sociaux, bref à la digitalisation. Il est nécessaire de penser encadrer les mamans du marchés et celles qui entreprennent même dans le maraichages à développer leurs affaires à partir du numérique pour distribuer leurs légumes et autres.
Mesdames et Messieurs, distingués invités à vos titres et qualités respectifs,
La femme Congolaise, pour soutenir son foyer et dans le processus de son autonomisation, est classée parmi les meilleurs producteurs, acheteurs et revendeurs de nos produits locaux.
J’en appelle au gouvernement de la République Démocratique du Congo, à établir des normes et des standards de production et de conservation nos produits locaux, afin d’établir la confiance entre le consommateur et l’entrepreneur. Ceci aidera chaque femme à se démarquer dans la vente de nos produits locaux.
À cet effet, il est nécessaire et essentiel de former et d’informer la femme Congolaise pour qu’elle soit au rendez-vous de l’évolution des nouvelles technologies et de l’économie numérique qu’elle engendre. Nous encourageons également les mamans commerçantes et toutes les femmes entrepreneure à utiliser les différentes opportunités que nous offrent les NTIC et l’internet, avec les réseaux sociaux pour booster leurs business et différentes activités génératrices de revenus.
Pour terminer mon propos, nous vivons dans un monde de connexion à internet, femmes, n’oublions jamais de nous connecter à nous-même, à sa féminité. Car Arianna Huffington disait : » Quand nous devenons hyperconnectés avec les technologies et déconnectés de nous- mêmes, nous perdons la trace de notre sagesse, de notre bien-être et de notre volonté. Nous devons changer cela. Créez les cultures qui accélèrent ce type de changement. »
Que chacune d’entre nous fasse de son smartphone et de sa connexion internet, un outil de travail pour son autonomisation et non un refuge pour se couper du monde réel qui l’entoure.
Je vous remercie !
Madame Ndombe Sita