Nord-Kivu : Les casques bleus de la MONUSCO tuent deux personnes, font 15 blessés et forcent le poste frontalier de Kasindi
Les éléments de la Brigade d’Intervention de force de la MONUSCO ont ouvert le feu ce matin au poste frontalier de Kasindi entre Ouganda et la République Démocratique du Congo, causant la mort de deux compatriotes et 15 blessés avant de forcer le passage. Ces casques bleus de la MONUSCO revenaient des vacances. Les auteurs de cette fusillade ont été identifiés et sont aux arrêts.
Après les violentes manifestations des populations Congolaises pour exiger le départ de cette force onusienne, cette bavure est un incident de plus qui met en mauvaise posture la Mission d’Observation des Nations Unies pour la Stabilisation au Congo. Des réactions fusent de partout, aussi bien dans l’opinion publique que parmi les autorités du pays.
Dans un communiqué du Gouvernement Congolais, le Ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya a fait savoir que des enquêtes sont en cours pour déterminer les raisons de cette bavure onusienne et que, déjà aux arrêts, les éléments de cette Brigade, auteurs de cette bavure ne feront plus parti des forces de la MONUSCO.
« Le Gouvernement, conjointement avec la Monusco, a initié une enquête pour établir les responsabilités,connaître les motivations d’un tel forfait et obtenir des sanctions sévères à l’encontre des casques bleus à la base de ce drame qui sont, du reste, déjà aux arrêts. Il souligne que les casques bleus concernés ne pourront plus, de ce fait, faire partie des contingents de la MONUSCO, en attendant l’aboutissement du Plan de retrait de cette force onusienne de la République Démocratique du Congo« .
Pour la Représentante Spéciale du Secrétaire Général des Nations Unies et Chef de la MONUSCO, ce comportement est inqualifiable et irresponsable. Madame Bintou Keita s’est dit profondément choquée et consternée.
« La Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies, Madame Bintou Keita, est profondément choquée et consternée par ce grave incident. Elle présente ses condoléances les plus attristées aux familles des victimes et souhaite un prompt rétablissement aux blessés » peut-on lire dans un communiqué rendu public par la MONUSCO ce dimanche 31 juillet.
Signalons par ailleurs que les auteurs de cette fusillades sont aux arrêts en attendant les conclusions de l’enquêtes qui a été initiées en collaboration avec les autorités de la République Démocratique du Congo. La force onusienne dont la présence amorphe est tant décriée par les populations Congolaises vient-elle de s’inscrire ainsi parmi les groupes armés ? Cette question qui taraude l’opinion publique, vaut son pesant d’or.
Alain St. Bwembia