Precop27 : gardiens des tourbières des forêts du Bassin du Congo, Kinshasa et Brazzaville mutualisent pour revendiquer des compensations en faveur des populations

Appelée Cuvette Centrale, les tourbières du bassin du Congo couvre plus de 165.500 Km² entre le Nord de la République du Congo et de la République Démocratique du Congo. Ces tourbières contiennent une quantité de cabone 20 fois supérieure aux émissions annuelles dues à la combustion des ressources fossiles des États-Unis d’Amérique. Ces tourbières constituent des véritables pièges à carbone à protéger pour le bien de l’humanité. La disparition, de cet écosystème particulier des forêts du Bassin du Congo accentuerait les dérèglements climatiques en relâchant dans l’atmosphère dix mille ans de l’histoire de la planète.
Cette énième ressource commune aux deux Congo, a occasionné, en marge des travaux préparatoires à la COP27 en Egypte, une rencontre entre Madame Ève Bazaiba, Vice-première ministre, ministre de l’environnement de la RDC et son homologue du Congo Brazzaville, Madame Arlette Soudan Nonault.
En effet, au cours de leur entretien, les deux dames vertes du Congo, ont relevé l’importance des services écosystèmiques que les tourbières du bassin du Congo rendent à l’humanité et travaille ensemble pour obtenir des compensations financières en vue de l’adaptation de leurs populations respectives.
» …Nous sommes entrain de nous battre pour obtenir ce qu’on appelle une compensation. Puisqu’il nous faut lever, comme a dit Madame la Vice-première ministre, une économie alternative de substitution pour nos communautés qui vivent des cueillettes et de chasses parce qu’il y a dans ces tourbières une biodiversité de faune et de flore. Et il nous faut donc demander à ces populations, même si nous voulons aller vers une agriculture résiliente dans ces zones là, il faut de l’argent pour aller à cette transition… Donc aujourd’hui nous nous battons justement pour que dans le cadre de ces compensations, de ce qu’on appelle l’adaptation également les financements, nous levons cette économie qui veut être solidaire et circulaire pour ces communautés… », a déclaré Madame Arlette Soudan Nonault, Ministre de l’Environnement du Développement Durable et du Bassin du Congo et Coordinatrice Technique.
Pour la Ministre Congolaise de l’EDD et Bassin du Congo, il est plus que temps que le deux Congo mutualisent pour obtenir des compensations au regard des services écosystèmiques d’atténuation que rendent les tourbières du deux Congo qui jouent un rôle important dans la régulation du climat. Les deux pays frères se rencontrent pour élaborer des stratégies communes pour mettre en valeur dans les négociations de compensation cette nouvelle offre de la potentialité de stockage de CO2.
» Entre les deux Congo, sur une superficie de 165500 km² il a été mis en lumière en 2018, ces écosystèmes très particuliers qui sont les tourbières du bassin du Congo. Du côté de la République Démocratique du Congo, il y a près de 116.000 Km². Du Côté de la République du Congo, il y a 54.000 à 55.000 Km². Mais la somme des tourbières de deux pays, stocke pas moins de 31 milliards de tonne de CO2. C’est l’équivalent de 3 à 4 années d’émission de gaz à effet de serre de la planète et 15 à 20 ans des États-Unis d’Amérique. Ce que vous devriez comprendre, ce que ces écosystèmes particuliers font 200% de biomasse de forêt. Lorsque nous parlons du point 1,5° C, recommandé par le GIEC, si nous ne prenons pas en compte ces écosystèmes fragiles et particuliers des tourbières, nous basculons comme le disent les scientifiques eux-mêmes entre 3° et 4° C. Et vous comprenez que celà est invivable. Et donc aujourd’hui, celà s’imposent au reste du monde. Pour vous qui devez nous accompagner dans la sensibilisation, vous devez retenir une chose: les forêts de façon classique, tel que vous les connaissez, dans leur définition de bassin du Congo, séquestre 1,5 milliard de tonnes de CO2, alors que je vous l’ai dit à l’instant les tourbières c’est 31 milliards de tonnes de CO2 séquestrés. Donc vous comprenez qu’aujourd’hui nous reprenons ces écosystèmes dans l’ensemble de nos négociations parce qu’il y va de la survie de l’humanité. Et ce sont ces services que nous rendons à l’humanité qu’on appelle dès services écosystèmiques. Nous avons déjà réussi à inclure celà dans la majorité des textes, maintenant nous sommes entrain de travailler sur le plan de l’adaptation parce que ces tourbières fonctionne en terme d’atténuation de la régulation du climat. »
Rappelons que depuis le lundi 03 Octobre, se tient à Kinshasa au Palais du Peuple, les travaux préparatoires à la COP27. Plus de 64 ministres de gouvernements de pays de la conférence des partis y prennent part. Des travaux qui prendront fin ce mercredi.
Alain St. Bwembia