Precop27 : les enfants recommandent que les entreprises polluantes financent le reboisement

Les conséquences du changement climatique sont réelles. Elles n’épargne NT aucune vie sur terre. Femme, Homme et enfant sont tous touchés et concernés. À l’ouverture des travaux préparatoires à la COP27, qui se clôture ce mercredi 5 Octobre à Kinshasa, premières victimes des conséquences du dérèglement climatique, les enfants ont fait entendre leur voix.
En effet dans un plaidoyer, Emmanuel Jidisa, enfant reporter de Kinshasa, défenseur de la jeunesse et ambassadeur du climat a brièvement évoqué les complaintes de nos forêts tout en faisant des recommandations aux pays membres de la Conférence des partis sur le changement climatique et à l’Unicef.
Ci-dessous l’intégralité de ce discours qui a marqué les esprits lors de l’ouverture des travaux de la Precop27.
Bonjour à tous,
Je m’appelle Emmanuel Jidisa, je suis enfant reporter de Kinshasa, défenseur de la jeunesse et ambassadeur du climat.
Je meurs et personne n’y prend garde. Je meurs et personne ne lève le petit doigt. Je meurs et personne ne vient à mon secours. Progressivement je suffoque et j’ai peur de disparaître. J’espérais que vous viendrez à la rescousse, que vous mettriez à l’action vos beaux discours, vos magnifiques accords. Mais hélas, les jours passent et personne n’agit vraiment. Et pourtant je vous ai tous donnée, tous ce que j’avais à offrir. Grâce à moi vous pouvez construire vos maisons et les meublées. Je vous ai donné à la fois de quoi vous nourrir et vous soigner. Vous m’avez exploité à votre guise. Mais aujourd’hui à cause de vous mon existence est menacée.
Excellence Mesdames et Messieurs les Ministres,
Monsieur le représentant de l’Unicef,
Distingués invités,
Camarade enfant,
Cette complainte que vous venez d’entendre, c’est ce qu’auraient dit nos forêts si elles pouvaient parler. Ou plutôt c’est ce qu’elles vous aurez hurlé alors qu’elles disparaîtraient progressivement.
Aujourd’hui, à l’occasion de l’ouverture des travaux préparatoires de cop27 en RDC, je me porte comme défenseur de nos forêts afin de crier tout haut ce qu’elles tentent de nous faire comprendre depuis deux décennies : elles meurent et personne n’y prend garde.
En effet, en 2020 la RDC a connu une réduction de la superficie de ses forêts de 481 000 hectares. Ce qui fait de mon pays le deuxième au monde avec le plus grand taux de déforestation après le Brésil. Le taux de déforestation est évalué pour la période 2000-2010 à 0,44 % par an d’après l’atlas forestier de la RDC. À ce rythme, nous aurons perdu plus de la moitié de notre couvert forestier d’ici la fin du siècle. Nos forêts sont en train de mourir à un rythme fou, en raison des centaines de milliers d’hectares par ans.
Chacun d’entre nous est responsable dans une certaine mesure de cette situation. Oui, chacun ici présent est responsable de la déforestation en RDC. Soit par son action qui a contribué a tué nos forêts, soit par son inaction en regardant sans rien faire.
Si vous vous demandez pourquoi nous les enfants , sommes là le premier jour de l’ouverture des travaux pré-cop 27, c’est parce que nous, enfants, sommes les premières victimes du changement climatiques et de la dégradation de l’environnement. Ils menacent nos droits à l’éducation, à la santé, à la nutrition et au développement. Il est donc indispensable que la voix des enfants soient attendu sur les enjeux climatiques et environnementaux. Droit de l’enfant et climat sont intimement liés.
Ce sont les forêts qui régulent le climat et sans elles le dérèglement climatique est inévitable. Et les enfants sont les premiers en payer les conséquences. Les sécheresses, les inondations, les catastrophes naturelles détruisent les écoles, réduisent à néant les récoltes et pollue les ressources en eau.
Excellence Mesdames et Messieurs les Ministres,
Distingués invités,
Camarade enfant,
Plusieurs études ont été menées pour comprendre les causes de la déforestation et la dégradation des forêts en RDC. La synthèse de ces études publiées en 2009 par le ministère de l’environnement révèle que les causes directes de la déforestation sont en priorité : l’Agriculture itinérante sur brûlis, l’Exploitation artisanale du bois, la production du Charbon de bois, l’utilisation du bois comme chauffage et l’Exploitation minière. Ces sont ces activités qui détruisent nos forêts. Il faut donc agir sur ces causes pour remédier à la situation.
Je reconnais les efforts fournis par différents acteurs au niveau national et international pour lutter contre la déforestation. Cependant, ces efforts ne parviennent pas à stopper la déforestation. Il faut faire beaucoup plus pour résoudre ce problème.
Je pense que la solution passera nécessairement par l’offre à la population des sources d’énergie et des approches agricoles vertes. Nous ne réduirons pas à force de discourir l’agriculture itinérante sur brulis ou l’exploitation artisanale du bois. Si l’on veut que les personnes arrêtent ces activités, il faut une offre alternative qui soit fiable. En plaçant la RDC au cœur des préoccupations internationales en tant que pays solution et unir le monde face au changement climatique
Il faut également, je pense, que les entreprises qui pollue plus finance le reboisement. Car il n’y a pas assez de financement pour lutter contre la déforestation. Il est grand temps que les pollueurs paient réellement.
Excellence Mesdames et Messieurs les Ministres,
Monsieur le représentant de l’Unicef,
Je vous demande de :
- S’assurer que pour chaque arbre couper on en replante aux moins deux
- S’assurer que les entreprises polluantes financent le reboisement
- Aider les familles des enfants victimes des catastrophes naturelles
- Faire participer systématiquement les enfants aux échanges nationaux et internationaux sur le climat. Notamment la cop
- Développer des énergies vertes telles que le solaire et le gaz et de le rendre à la portée des toutes les populations pour réduire l’utilisation des charbons de bois
- Sensibiliser les agriculteurs et paysans sur les dangers de l’agriculture sur brûlis
La nature est une baguette magique pétrifiée. La nature peut tous et fait tous. La nature offre à la fois ce nourrit le corps et le guérit, émerveille l’âme, le cœur et l’esprit. Cette pensé de pierre Ramis nous rappelle que notre sort est lié à celui de la nature en particulier de nos forêts. Laisser mourir cette nature c’est nous condamné à la perte. Il nous faut sauver la nature pour nous sauver nous-mêmes. Il nous faut sauver nos forêts pour nous sauver nous-mêmes.
Je vous remercie