RDC- Casier Judiciaire : en rupture des imprimés de valeur, des démarches administratives bloquées !

La léthargie qui gangrène l’administration publique en RDC constitue non seulement un frein au développement de la république démocratique du Congo mais aussi et surtout à la mobilité des congolais. Depuis plusieurs mois déjà le ministère de la justice est dans l’incapacité de produire aux requérants des extraits de casiers judiciaires. Les raisons de cette énième désagrément ne sont pas connues par les demandeurs qui se contentent désormais de présenter les différentes preuves de paiement pour poursuivre leurs démarches administratives là où l’extrait du casier judiciaire leur est exigé dans l’administration congolaise.
Selon un inspecteur qui a requis l’anonymat, cette situation dure depuis 5 mois déjà : « Ça fait 5 mois déjà que cette situation perdure. Si vous avez besoin de votre extrait de casier Judiciaire, vous payez et la preuve de paiement tu vas l’amener où l’ont t’exige le document. Ce papier de valeur nos services ne l’imprime plus depuis 5 mois. »
Interrogé sur la question de la recevabilité de leur preuve de paiement dans les ambassades, cet inspecteur a fait savoir que le ministère de la justice aurait envoyé un télégramme pour informer les ambassades de son incapacité à produire ce papier de valeur. Et qu’il leur demande de considérer les preuves de paiement.
Faux rétorque l’ambassade de Belgique en République Démocratique du Congo, une preuve de paiement ne remplace pas l’extrait du casier judiciaire et ce manquement ne leur permet pas de traiter de dossiers :
« Un extrait de casier judiciaire, émis par le ministère de la justice, est une pièce obligatoire dans le cadre d’une demande de visa long séjour pour la Belgique. Une preuve de paiement ne peut pas remplacer le casier judiciaire. Si les autorités congolaises ne sont actuellement pas à mesure de vous délivrer un casier judiciaire, nous ne pouvons pas vous aider. »
Notons que l’ambassade de France également est dans la même logique que celle de la Belgique. D’autres ambassades contactées à cet effet n’ont pas encore répondu à nos différentes questions et préoccupations. Il appartient donc aux congolais de ne pas se laisser tromper par des inspecteurs sous prétexte que les ambassades acceptaient des preuves de paiement en lieu et place de l’extrait du casier judiciaire. Si l’absence du casier judiciaire est tolérée pour les démarches au sein de l’administration congolaise, cela n’est pas le cas pour les administrations étrangères.
Que se passe-t-il vraiment dans cette administration pour qu’elle soit dans l’incapacité, depuis plusieurs mois, pour délivrer ce document si important au Congolais ? Contacter à cet effet, le ministère de la justice s’est refusé de tout commentaire et a fait savoir que des démarches sont en cours pour que l’état soit à mesures de délivrer cet imprimé de valeur les jours à venir sans pour autant être précis. Une chose est pourtant vraie, l’état congolais serait entrain de revoir le contrat qui le liait à l’ancien imprimeur. Un marché autrefois monopolisé par le clan de l’ancien chef de l’état dans des termes opaques et en défaveur de la république.
Signalons que l’extrait du casier judiciaire qui est un document très important non seulement pour l’obtention du passeport congolais mais aussi qu’il est utilisé pour l’obtention de certains emplois, des titres de voyage à l’étranger et bien d’autres encore… Plusieurs centaines des congolais qui ont besoin d’un casier judiciaire qui pour voyager qui pour aller se faire soigner ou participer à une formation ou poursuivre des études sont tout simplement bloqués dans le traitement de leurs dossiers par manque de cette pièce si importantes.
Alain St. Bwembia