RDC: Jean-Marc Kabund, la descente aux enfers ou vers un exil londonien ?

RDC: Jean-Marc Kabund, la descente aux enfers ou vers un exil londonien ?

Il avait promis d’éventrer le boa et il l’a fait le Lundi 18 Juillet de cette semaine en sa résidence. Lui, c’est Jean-Marc Kabund-A-Kabund, deux fois ancien vice-président de l’Assemblée Nationale de la 3è législature et ancien Président ad intérim de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social du feu Étienne Tshisekedi. Alors qu’il n’avait que fait sa promesse, Abraham Luakabuanga, ancien Directeur de la Presse du Président, déclarait :  » Tu menaces d’éventrer le boa? Mais c’est toi même le boa! »

Le 18 Juillet, devant un parterre des journalistes de la presse nationale et internationale, « chose promise, chose dûe », Jean-Marc Kabund-A-Kabund éventrait le boa. Aucune révélation, c’était du déjà entendu. Une sortie médiatique qui annonçait une décision finale qui devra le conduire vers une victoire finale. Ce qui a ouvert le chemin du calvaire ou de la persécution pour l’actuelle président de l’Alliance Pour le Changement.

Les réactions des services de l’Etat ne se sont pas fait attendre. Le dernier en date, est le réquisitoire, ce vendredi 22 Juillet, du Procureur Général près la Cour de Cassation, Victor Mumba Mukomo. Le discours de la décision finale de Jean-Marc Kabund, mieux sont discours de rupture avec son ancien patron, Félix-Antoine Tshisekedi, est passé au peigne fin au parquet de la Cour de Cassation.

À l’issu d’un examen minutieux, le Procureur Général a requéri la levée des immunités de l’honorable Jean-Marc Kabund pour une instruction d’un dossier judiciaire contre ce dernier. Une litanie des invectives qui étayent les faits infractionnels en est produit par le parquet.

 » Il a dit notamment :  » l’absence d’une vision claire et d’un leadership convaincant dans le chef du Président Félix TSHISEKEDI, l’incompétence notoire et la mégestion instutionnalisée, caractérisée par l’insouciance, l’irresponsabilité, la jouissance et la prédation au sommet de l’Etat. »;

 » les caisses de l’Etat saignent jour et nuit… »;

 » les promesses irréalisables sont considérées comme mode de gestion, le mensonge, la manipulation, le détournement des deniers publics et la corruption comme mode d’exécution des projets » ;

 » le parlement devient un lieu de traitement des sujets sans pertinence aucune et celles des théâtres de clowns politiques »;

 » l’appareil de l’Etat est devenu de plus en plus un club d’amis où les apprentis sorciers de tout bord exercent leur premier stage au sommet de l’Etat » ; a motivé le Procureur Général Victor Mumba et de poursuivre

 » D’autres propos sont de nature à alarmer la population. C’est, notamment quand il dit :  » bien encore, le fonctionnaire, l’enseignant, le militaire et le policier qui devaient bénéficier tout simplement de l’amélioration réelle de leur salaire minimum garanti, restent toujours bernés par les suppléments propagandistes paradoxalement à leur panier de la ménagère » ;

 » le gouvernement a abandonné sa mission principale. Le peuple est désormais face aux dirigeants irresponsables » ;

 » Les militaires et les policiers vivent dans des conditions exécrables… »,  » depuis que Monsieur Félix TSHISEKEDI est au pouvoir il n’a jamais songé à doter l’uniforme aux éléments des FARDC et la PNC. »

 » Félix TSHISEKEDI est un danger public au sommet de l’Etat »; etc.

Est-ce la descente aux enfers pour Jean-Marc Kabund ? Ou le boa, sans élégance politique ni tact, s’est éventré lui-même ? En effet, pour le Procureur Général près la Cour de Cassation, Victor Mumba Mukomo, le député national Jean-Marc Kabund s’est rendu coupable d’injures publiques, imputations dommageables, outrage envers les autorités publiques, offense envers le Chef de l’État et propagation des faux bruits ».

Jean-Marc Kabund s’en sortira-t-il où il a ouvert les portes qui le conduit tout droit de sa résidence à une location au Centre Pénitentiaire et de Rééducation de Kinshasa ? Le chemin vers un exil londonien n’est pas exclu pour cet homme politique qui vient sérieusement de secouer la casserole du pouvoir en place. Londres, rappelons le, l’ancien Vice-président de l’Assemblée Nationale y a séjourné pour des soins de santé et que des contacts ont été pris.

Sous le coup d’une action disciplinaire à l’Assemblée Nationale suite à cette même sortie médiatique, le bureau Mboso N’Kodia Pwanga réservera, sans nul doute, une suite favorable au réquisitoire du Procureur Général près la Cour de Cassation.

Dans un communiqué publié le 21 Juillet et signé par la Rapporteure Adjointe de l’Assemblée Nationale, la députée Collette Tshomba, le Bureau de l’Assemblée Nationale a désapprouvé et condamné les propos de Jean-Marc Kabund tout en interpellant les autorités judiciaires à se saisir de ce cas.

« Le Bureau de l’Assemblée nationale désapprouve et condamne avec fermeté ces propos indignes d’un Député national et constitutifs de l’infraction d’outrage au Chef de l’Etat et qui devrait interpeller les autorités judiciaires compétentes », pouvait-on lire dans le communiqué de l’Assemblée Nationale.

Cependant un examen sérieux et intransigeant s’impose, pour le bien du peuple, à ceux et celles que les invectives de Jean-Marc Kabund ont touchés. « L’or c’est de l’or, qu’il soit entre les mains d’un prince ou d’un gueux ». La vérité reste la vérité.

Vomi par le Bourgmestre de sa Commune où il est résidant dans le quartier Kingabwa à Limete Kinshasa, Vomi par l’Assemblée Nationale qui a qualifié son comportement d’ « irresponsable propre à un pervers narcissique », et bientôt livré entre les mains du Procureur Général près la Cour de Cassation, « le maître nageur va-t-il se noyer » définitivement, maintenant qu’il est depuis le début de cette année sous la disgrâce de Félix-Antoine Tshisekedi et ses conseillers ? Cette question mérite tout son pesant d’or. Une chose est évidente, les portes de la prison centrale de Makala sont ouvertes et les prisonniers s’attendent à accueillir un autre prisonnier VIP. Si l’enfer signifie la fin pour beaucoup, ne sait-on pas que le phénix peut renaître de ses cendres ? La prison, la persécution ou l’exil n’est pas la fin pour un humain surtout pas pour un homme politique.

Alain St. Bwembia

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