Réconciliation du Grand Katanga un 17 Mai, « je n’ai pas le sang de M’zee sur mes mains »… Le Congo et Laurent Désiré oubliés ! (Édito)

Réconciliation du Grand Katanga un 17 Mai, « je n’ai pas le sang de M’zee sur mes mains »… Le Congo et Laurent Désiré oubliés ! (Édito)

17 Mai 1997-17 Mai 2022, voilà exactement 25 ans que la chute de la ville de Kinshasa, donnait à l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération une victoire sur le pouvoir du Mouvement Populaire de la Révolution, et à Laurent Désiré Kabila sa victoire sur un Mobutu Sese Seko malade et très affaibli. La guerre entamée au Rwanda par les Forces Patriotiques Rwandaises FPR de Paul Kagame, suivi de l’assassinat de Habyarimana en 1994 avait non seulement déclenché le génocide Hutu-Tutsi au Rwanda mais a lancé, quelques années après l’ange de de la mort dans la partie orientale de la République Démocratique du Congo et la déstabilisation ainsi que le germe de la division dans le Zaïre uni du Maréchal Mobutu. L’intégrité territoriale de la République du Zaïre, son unité, la sécurité et la paix, héritage de Mobutu après des multiples guerres de sécession, sont mises en mal. Le Zaïre ne connaîtra plus la paix et c’est jusqu’à ce jour.

Soutenue par le Rwanda, le Burundi et l’Ouganda, l’AFDL avait ouvert la boîte de Pandore au Zaïre. La Guerre, la Famine, la Misère, le Tribalisme, le Régionalisme, La Corruption, l’Impunité, L’Arbitraire, le Viol, le Massacre, le Détournement des deniers publics, l’Orgueil des dirigeants, ainsi que plusieurs autres maux sont devenus le mode de vie de Congolais. La norme n’existe plus depuis pour la nation. L’autorité de l’État inexistant. Laurent Désiré Kabila et ses lieutenants n’avaient fait que mieux remplacer Mobutu sur son trône de roi du Zaïre. Il n’y aura sur la vie sociale et politique des Congolais aucun changement annonçant la prospérité au regard de ses richesses du sol et sous-sol.

Les richesses du sous-sol, en grande partie exploitées au Katanga, région d’origine des nouveaux maîtres du Zaïre qu’ils baptiseront République Démocratique du Congo. Le pouvoir divise et la révolution bouffe ses fils. De l’éveil patriotique de Laurent Désiré Kabila, la RDC bascule, après son assassinat en Janvier 2001, dans un laxisme de Joseph Kabila dans le seul but de se maintenir au pouvoir et s’enrichir. Qu’avait-il avoir avec un peuple et un pays avec lesquels il n’avait aucune attache.

Après l’organisation d’une transition politique bien réussi avec les belligérants de la deuxième vague de guerre libération, Joseph Kabila, katangais, se maintiendra au pouvoir grâce à deux hold-up électoraux. Le premier contre le Mouvement de Libération du Congo de Jean-Pierre Bemba et le second contre l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social d’Etienne Tshisekedi. Au terme du mandat de son deuxième hold-up électoral, Joseph Kabila à la recherche d’une nouvelle mandature présidentielle glissera durant 2 ans. Moïse Katumbi, un autre « katangais » et bien d’autres en silence tel Jean-Félix Mupande travailleront avec l’ensemble du peuple et d’autres organisations politiques et mouvement citoyen contre ce « troisième pénalty ».

« Troisième pénalty« , le concept vient d’ailleurs d’un autre fils du Katanga : Moïse Katumbi Chapwe qui brûle d’ambition de briguer la magistrature suprême. Cette ambition, un fruit qu’il nourrit jusqu’à présent. Était-ce le fruit d’une attente secrète entre les fils d’une région autrefois sécessionniste de s’éterniser au pouvoir au détriment de la République ? Il faudrait noter que durant les années de règne de Joseph Kabila, katangais, cette communauté s’était déjà organisée, de manière à pouvoir gérer seule, toutes les ressources minières et hydrocarbures du pays. Rien n’est à prouver à ce sujet. Ils ont été à la base du saucissionnement de la Gécamines et de la faillite de la Miba. Le Directeur Général de l’une de plus ancienne chaîne de télévision du pays et professeur d’université Josué Voto dira : « C’est Kabila, c’est Katumba Mwanke, c’est Albert Yuma, c’est Moïse Katumbi, c’est Martin Kabwelulu… … (tous Katangais) qui ont détruit la Gécamines. » Et cela au nom du Katanga Yetu. Inconscience nationale ?

Katanga, le pouvoir divise : vers une coalition Lamuka version katangaise ?

Moïse Katumbi, katangais ne s’aurait pas nourri des ambitions présidentielles pour remplacer Joseph Kabila. Moïse Katumbi n’aurait pas dû exprimer dès 2014 ses ambitions. C’est de la traîtrise, un affront pour l’indomptable et investi chef de clan Joseph Kabila. Dans ce duel mortel, Moïse Katumbi finira par s’exiler. Le Katanga était-il brisé au point de convoquer une réconciliation régionale ? L’archevêque de Lubumbashi a-t-il pris une bonne initiative ?

Les avis sont partagés. Mais ce que je pense et je crois : Seule l’intention compte dans la prise de décision d’une telle initiative. Dans ce Congo où l’unité nationale et l’intégrité territoriale sont remise en cause, et il y a un regain du tribalisme, des tensions entre luba au pouvoir (comme on aime le dire) et katangais dans les sols et sous-sol riche du Katanga, célébrer le culte du « Katanga Yetu » est très dangereux.

La messe dite par l’archevêque métropolitain de Lubumbashi n’a pour objectif, qu’a l’instar de Lamuka (coalition nationale) contre le régime de Kabila, les fils et filles du Katanga forment une coalition régionale afin de présenter une seule candidature à la présidentielle contre Félix-Antoine Tshisekedi, président de la république, ragaillardi par le silence et un appui mythique de Jean-Pierre Bemba Gombo du MLC. Le peuple katangais lui est uni, lui qui aussi pauvre que les populations d’autres régions du Congo vit sur des richesses énormes. Alors que ces notables, dans un bain de corruption et de détournement de deniers publics se sont enrichi au détriment du peuple tout entier.

Par ailleurs, le différend, pour l’ascension d’un fils de la région à la présidence du pays lors des élections à venir, entre les katangais katumbistes et kabilistes, ne devrait pas faire oublier à l’archevêque de Lubumbashi, Mgr Fulgence que le Congo tout entier est mal au point et ce malaise est aussi venu d’un autre fils katangais, Laurent Désiré Kabila. Il faut réconcilier le Zaïre du Congo. Et que la réconciliation entre katangais passe aussi par une purification des mains katangaises du sang de Laurent Désiré Kabila. Eddy Kapend n’a-t-il pas, hier, à l’occasion du 17 Mai, crié : « Je n’ai pas le sang de M’zee sur mes mains » ? Laurent Désiré Kabila, le fils katangais qui faisait l’unanimité dans la région et dont les origines zaïroises n’étaient pas remises en question !

Alain St. Bwembia

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